mardi 24 juin 2008

Extrait du discours de JP CHEVENEMENT au Congrès

Dans le débat intellectuel contemporain, le MRC a un rôle essentiel à jouer : celui d’aiguillon idéologique et de formation militante. Dans l’immédiat, notre parti doit se fixer quelques objectifs simples d’ici notre Prochain Congrès :
1. la réussite de notre Université d’été à Belfort dont la date est fixée aux 6 et 7 septembre, et dont le thème sera l’état de la gauche et les perspectives de sa refondation ;
2. le doublement de nos effectifs et la mobilisation de nos réseaux de sympathisants ;
3. l’affirmation de notre cohérence politique par l’organisation de manifestations publiques, en liaison ou non avec d’autres organisations ou sociétés de pensée ;
4. la diffusion de « Citoyens militants » et de la ligne républicaine dans les milieux de sympathisants qui un jour pourront rejoindre le grand parti de toute la gauche et en attendant le MRC ;
5. la création d’une Ecole des cadres en vue de former au moins une cinquantaine de « leaders » potentiels, articulés idéologiquement et capables de s’exprimer dans les médias ;
6. financièrement je renouvelle l’appel à une souscription nationale et je demande à tous les élus qui touchent une indemnité d’en consacrer une partie pour assurer la réussite de notre projet. C’est pour remplir ces tâches qu’un secrétariat national renouvelé plus qu’à moitié, issu majoritairement des régions, à la fois expérimenté et rajeuni, vous a été proposé. J’aurai besoin de l’engagement de tous.
7. Enfin, je n’oublie pas que nous devons préparer les prochaines échéances électorales. Les sénatoriales d’abord, en septembre prochain, où je serai candidat pour faire entendre, avec nos deux autres parlementaires, une voix républicaine au sein du Parlement.
Ensuite viendront les élections européennes, les élections régionales, puis les cantonales. Nous n’entendons pas, comme certains essayent de le faire croire, rejoindre le PS avec armes et bagages. La refondation républicaine a un contenu idéologique. Elle a une assise politique. Aucune décision ne sera donc prise par le MRC pour participer à quelque recomposition de la gauche que ce soit, en dehors d’un Congrès extraordinaire.
Aucune refondation de la gauche en effet ne peut se faire qu’à travers une analyse du monde et précisément une critique de la globalisation libérale et, par ailleurs, à travers un projet comportant des éléments programmatiques réalisables.
Avant de se poser le problème des alliances, la gauche doit savoir où elle habite. Elle vise à rassembler le monde du travail sur un projet humaniste. Elle porte l’héritage républicain qui, à partir de la notion d’intérêt général, permet le dépassement des intérêts particuliers, des égoïsmes, des corporatismes et des communautarismes. La pluralité d’appartenances conduit à définir une multiplicité d’intérêts généraux qu’il faudra savoir hiérarchiser à travers un projet nouant ensemble l’intérêt national, l’intérêt européen et les intérêts de l’humanité dans son ensemble. Rien là qui ne soit conforme au patriotisme républicain et à l’internationalisme, dont Jaurès avait su montrer la complémentarité.
La valorisation du travail, la recherche de l’égalité et d’un progrès mieux partagé, la solidarité, l’épanouissement individuel prenant tout son sens dans un dessin de réussite collective, la promotion du sens des responsabilités, bref du civisme, la laïcité enfin, constituent un socle de valeurs solides pour l’édification d’une République moderne, démocratique et sociale.
A partir de ces orientations, nous proposons que toutes les organisations et toutes les personnalités de gauche et de progrès qui le voudront réunissent dans tous les départements des forums de l’Unité. Ces forums, largement ouverts, auraient à traiter quelques sujets clés :
1. l’analyse de la globalisation et les conséquences à en tirer pour l’action de la gauche au gouvernement ;
2. la valorisation du travail ;
3. la réorientation de la construction européenne ;
4. la forme du nouveau rassemblement de la gauche à créer.
Ces forums pourraient déboucher sur des Assises de la gauche en 2009 qui prépareraient, sur la base d’un projet clair, un Congrès de rassemblement de toute la gauche au sein d’un grand parti. C’est à cette occasion que serait élu, au suffrage universel des militants, le candidat de la gauche à l’élection présidentielle de 2012. Ce candidat ne serait pas seul. Il serait porté par un projet collectif et par un élan qu’il nous appartient de faire lever sans attendre dans le pays.

Aucun commentaire: